La nature des mots
Livre
Écriture : Marie Marcq
Édition : Landry Mestrallet
Photographie : François Moreno
Prix : 8 ; 15,24 x 0,25 x 22,86(cm), 40 pages
Un jour, au téléphone : «Bonjour Monsieur, je voudrais savoir, est-ce que vous éditez des haïkus ?»
Je lui demandai ce que c'était car je l'ignorais. Et je me souvins d'un horrible concert au CNSMD qui mettait en scène et en musique ces poèmes japonais. Mais je souhaitais lire ceux de mon interlocutrice avec enthousiasme. Elle me répondit : «Alors je vais les écrire et je vous recontacte.» Je les reçus peu de temps plus tard parce qu'elle n'avait effectivement qu'à les écrire, ils étaient déjà dans son esprit, prêts à prendre une forme concrète.
J'ai remarqué que les haïkus de Marie, dans leur ensemble, racontaient une histoire. Je les ai classés dans l'ordre des saisons et ils se sont mis à raconter la vie dans ce qu'elle a d'essentiel. Néanmoins, c'est le récit qui précède les haïkus qui m'a convaincu de l'éditer.
Quant à la couverture, j'ai beaucoup recherché et suis tombé sur la photographie d'un ardéchois. J'ai demandé à une amie taïwanaise son avis sur le cliché qui a déclaré : «On dirait la montagne au Japon.» Oui, c'est impeccable, le Japon en Ardèche pour une française qui écrit des haïkus. Et cette brume dans le paysage montagneux, en harmonie avec la dernière phrase du livre : «Lorsque je partirai la brume effacera mes mots du paysage.»
Des peintres peignent des natures mortes, Marie écrit une nature profonde et vivante comme si les mots n'existaient qu'à cette fin. Voilà des mots pour parler de la nature, c'est leur nature, c'est la nature des mots.■